Arrivé en Ariège, visite de l’eco-lieu de Sainte-Camelle

Reprise de la route pour de nouvelles aventures ! Je me rends chez une personne qui m’avait contacté sur les réseaux sociaux suite à une annonce que j’avais passée sur les groupes d’éco-village. C’était une simple proposition d’échanges et de discussions. Avant cela, je me suis pris 2 jours oklm pour être seul et avec moi afin d’intégrer les rencontres et les évènements, chose nouvelle qui me paraît maintenant vitale dans le respect de soi, donc d’autrui.

Arrivé sur le périphérique de Toulouse, je suis pris d’un haut le cœur en traversant ces kilomètres de bétons, de bruit, de circulations, d’avions, de, de ,de….. plus l’habitude, vite de la verdure. Je me croirais dans la belle verte, vite de l’air et du calme ! Je trouve assez facilement un coin de forêt et j’ai même eu la visite d’un coq venu me faire la causette.

Les routes qui mènent à ma destination sont sympa, je retrouve de l’humidité, du vert, des châteaux cathares…

Cette personne que je nommerai Rose, dispose d’un corps de ferme, plusieurs bâtis et 30 hectares de terres agricoles. Je me retrouve donc accueilli par Rose en Haute-Garonne, dans la maison familiale ou elle a grandit et ou son père de presque huitante ans vit. Je suis propulsé tout à coup dans une autre dimension, dans un autre temps. Elle s’occupe de son père et de son oncle de nonante ans passé qui vit dans une autre bâtisse plus haut.

Cette rencontre a bousculé pas mal de choses en moi, en lien avec des évènements du passé concernant la maladie, l’accompagnement de proches malades, la solitude et la souffrance. Des plaies sont encore entrain de cicatriser et j’en prend conscience à ce moment. J’ai réfléchis quelques fois avant de me rendre chez Rose, j’ai failli ne pas m’y rendre mais quelque chose m’y poussait. Les leçons furent au rendez-vous, merci.

Visite de l’Eco-lieu de Sainte-Camelle

Je remarque en arrivant que le lieu paraît grand et peut accueillir du monde, beaucoup de monde, je ne m’y tromperais pas. Le parking est de taille enfin les parkings. Arrivés sous l’octogone en bois et massif, nous assistons à une conférence d’accueil dont je retranscrits les éléments principaux. C’est Dane qui nous contera l’histoire de Sainte Camelle et sa philosophie. Un Eco-lieux qui fonctionne dit-elle. Car il est vrai que ça ne doit pas être évident, la construction d’un lieu avec des personnes, des envies, des blessures, des idées, des philosophies différentes.

Elle et son mari ont plus de 25 ans d’expériences dans la vie en collectif. D’abord établis sur un premier lieu en Bretagne qu’ils ont du quitter en raison du climat que ne supportait pas Dane et ses articulations, ils ont posés leurs valises ici en Ariège il y a neuf ans afin de co-créer ce village alternatif qui s’étend sur 18 hectares dont 10 de forêt.

Elle énumère 7 points essentiels pour qu’un lieu collectif fonctionne et nous partage leur mode de fonctionnement. J’en retranscris des extraits tirés d’une brochure écrite par Dane et Alain.

1) Avoir une vision commune : Cette vision qui est ma mission de vie, mon idéal, répond à une seule et unique question : pourquoi ai-je envie de créer ou d’intégrer un collectif ? Je dois me demander qu’est-ce qui soutien mon cœur, qu’est-ce qui me pousse à aller vers, qu’est-ce qui me fait vibrer ? S’il existe plusieurs visions, chacun tire de son côté et c’est le conflit. Ce pourquoi représente 99 % de la réussite d’un collectif et le 1 % le comment.

2) L’écologie intérieure : Faire connaissance avec soi, entrer dans un processus de transformation, d’accomplissement et d’éveil. Selon eux, l’écologie intérieure est le chemin à parcourir pour développer son potentiel, s’accomplir, accueillir et laisser s’épanouir sa nature intérieure, se relier à sa sagesse intérieure et à son intuition profonde, développer tous les aspects de soi par un ensemble de savoir et de techniques librement choisis par-soi-même.

3) La responsabilité : Nous sommes responsable de nous-même à 100 %. Nous sommes responsables de nos choix, de notre état d’être, de notre vie. Prendre cette responsabilité est parfois difficile, car ne responsabiliser que les autres ou les éléments extérieurs s’avère confortable et nous dédouane d’avoir à changer quelque chose en nous. Qu’avons-nous à gagner à prendre nos responsabilités à 100 %? La liberté

4) Faire le choix de mettre l’intérêt collectif au centre de nos vies : Mettre le bien-être et l’intérêt collectif au centre de notre vie, c’est réfléchir différemment pour arriver à un résultat autre. C’est faire le choix de jouer la même partition, comme en musique, sans pour autant uniformiser notre manière de jouer et en cherchant davantage l’improvisation inspirée. En nous transformant, nous devenons ainsi une partie positive du grand ensemble.

5) La transparence par la sincérité et l’authenticité : Dans le domaine de la communication il y a également beaucoup de choses à apporter. Notre éducation nous a amené a refouler nos émotions et à taire ce que nous pensons jusqu’à nous contraindre à vivre dans l’hypocrisie totale. Ce fait avalisé comme étant la norme. Nous nous autorisons à vivre dans une contradiction entre ce que nous pensons et ce que nous exprimons. Ce fait sévit partout, même dans l’intimité du couple, de la famille, des amis et plus loin encore dans les collectifs, les associations et le monde du travail, et il dénature toutes les valeurs de notre société.

6) La confiance en la vie : Nous sommes tous dotés d’une confiance variable face à la vie. Elle vient de notre éducation et de notre environnement social et culturel. Elle s’affermit ou s’affaiblit selon nos expériences. Dans nos sociétés, la peur, l’opposée de la confiance, st toujours cultivée à des fins peu louables. Elle entame notre capital confiance. Elle a pour effet d’anesthésier, de diviser, d’isoler, et de faire focaliser uniquement sur soi. Dans un collectif, elle peut devenir un réel frein à un développement positif.

7) L’amour en action ou l’action éclairée : Nous ne parlons pas ici de l’amour individualiste, égoïste, égocentrique ou intégriste, qui avilit et détruit tout, mais de l’amour qui protège et respecte soi-même et les autres, la planète et tout le vivant.

Voici donc les 7 règles à mettre en place pour créer un lieu collectif selon Dane et Alain. Lors de sa conférence, Dane évoque que les relations à Sainte-Camelle sont bonnes. Ils ont eu 1 seul conflit en 25 ans de collectif. Lorsqu’il y a une tension, une incompréhension, une confusion ils utilisent un outils qui est la communication de cœur à cœur. Ce protocole est mis en place si une blessure ou un conflit survient. L’objectif est de ne pas refouler ses émotions mais de s’isoler afin de les accueillirent jusqu’à l’épuisement de l’émotion ou des émotions limitantes. Ensuite trouver ce que ça fait bouger à l’intérieur se soi. Chaque épreuve est une opportunité de grandir. Trouver le positif, ce cela l’écologie intérieure. Lorsqu’on est calmé, on va voir la personne avec qui le conflit est survenu et dire ce qu’on a vécu et ce que l’on a compris. L’autre est amené à réfléchir et expliciter ce qu’il a compris. Lorsque chacun peut se parler de cœur à cœur, c’est là, qu’on grandit. Les réunions se déroulent aussi sans encombre et celui qui n’est pas d’accord lève la main. L’intérêt collectif prime toujours.

Plus être dans le préventif que le curatif dans la gestion des conflits, il est bien de gérer en amont sur le relationnel. Nous ne pratiquons pas de CNV (communication non violente) même si c’est un bon outil, qui n’est pas prouvé sur les éco-villages. 

Aussi, l’autre moyen curatif est l’écologie intérieure et le développement personnel. Quand les gens se rencontrent ce ne sont pas les personnes mais les histoires qui se rencontrent, souvent c’est ce qui va créer les confrontations, sans travailler sur soi = pas possible de résoudre les conflits. Se demander si ce que l’on apporte au collectif est bon ou mauvais. Qu’est-ce que j’apporte aux autres ? L’outil n’est pas important mais le résultat et chacun choisit ses outils de développement. Soyons pour les autres ce que l’on veut voir pour soi. 

Il n’y a pas de règles si ce n’est l’écologie sous toutes ses formes, pas de chartes mais la responsabilité car les règles sont infantilisantes nous dit Dane. Chacun travail à apporter un plus à l’ensemble. La hiérarchie est basée sur un système horizontal et non pyramidal, nous sommes tous sur un même pied d’égalité, que tu sois médecin ou artisan. Tous touchent le même salaire qui est issu des rentrées d’argent de Sainte-Camelle. L’association reverse des fonds pour développer des projets comme en Inde.

La vision ici est de créer et vivre une utopie, nous transformer nous-même afin de créer un monde nouveau, de vivre le mieux possible. Nous mettons en place des stages et souhaitons témoigner qu’un autre monde est possible.

Actuellement vit sur place une quinzaine de personnes, ils souhaitent accueillir encore une dizaine de personnes pour ne pas être plus que 25 au total. Ensuite c’est compliqué de passer du temps ensemble et de voir tout le monde dans la journée. Il demande à ceux qui viennent s’installer, d’avoir une activité sur le lieu, enfin elle n’est pas obligatoire. Elle peut être en lien ou non avec le village. Celui qui s’intéresse à s’installer devra acquérir un logement et travailler 8h/sem pour le collectif. Les activités sur le lieu apportent un petit salaire à chacun. Il y a une activité de location de cabane, un gîte, un accueil pour le stages internes et externes. Il accueillent jusqu’à 100 pers/sem et ont une capacité de 300 pers et plus avec possibilité de camping. Les tâches et les compétences sont partagées. Ils passent du temps ensemble, chacun vit chez soi.

Les logements sont en dur, une vielle bâtisse à été rénovée et dispose des appartements actuels. Toilettes sèches sont de mise, le chauffage se fait au bois. Ils ont un projets de bac à phyto-épuration et d’installer des panneaux solaires. Sur le plan juridique, l’éco-village est divisé en 2 SCI (bâti et terres) + une association qui reçoit et redistribue les fonds. Pour les futurs propriétaires, ils disposent d’un terrain de 2 hectares constructible.

Ils disposent d’un magnifique jardin potager tenu par 2 résidentes qui sont auto-entrepreneuses sur le jardin, les fruits et légumes sont vendus au collectif et sont utilisés pour les stages. Ils ne visent pas pour l’instant, l’autosuffisance.

Une serre a semis a été construite avec de la recup

Sur le terrain sont montées divers cabanons, toilettes, douches solaire, coins pour manger, cabanes dans les arbres, zone fumeurs, zone de tris des déchets.

Merci à Sainte-Camelle pour cette ouverture et ces partages importants dans l’élaboration heureuse d’autres éco-lieux.

Texte et photo by Steve de Tripterrehappy – tout droits réservés

Publié par Steve Rosset

Humain debout et conscient, en quête de sens, d'autonomie et de cohérence. Le voyage intérieur qui se reflète à l'extérieur. Je suis passionné de cette période que nous vivons actuellement sur cette planète. Je désire à travers ce blog, partager des articles, des ressentis, laisser une trace de ce voyage entamé il y a plus d'un an. Passionné par l'humain, je souhaite également l'accompagner sur son chemin vers la liberté et l'autonomie telle quelle soit.

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