Que se passe-t-il depuis une semaine?

Après l’incursion chez Rose et la visite de Sainte-Camelle, me revoilà ouvert au champs des possibles. Je fais ce que j’aime le mieux, découvrir des endroits, une région, ses habitants, ses habitudes. Bon, il faut chercher un spot pour la nuit. Je suis enchanté de découvrir les plaines Ariègeoises, le vert, l’humide. Je ne pensais pas que ça me manquerait, la terre grasse, l’herbe verte, les orties et toutes ces belles plantes sauvages. C’est comme en Suisse ici, montagnes, vallées, vallons, forêts, rivières, petites et très petites routes.

Pour trouver des endroits ou dormir, j’utilise Park4night, c’est pratique et ça fait gagner beaucoup de temps, sauf que parfois ça te rend neuneu, voir davantage ! Ben oui, si tout se passe toujours comme prévu, facilement, sans encoubles, ça serait méga chiant. Je suis ravi de me surprendre à garder de plus en plus un self contrôle dans ces situations ou rien ne se passe comme prévu. Car ! La Technologie c’est bien QUAND ça fonctionne et que ça ne t’envoies pas dans des « chemins » ou même une Twingo aurait du mal à passer, alors croiser je te dis même pas ! Bordel de GPS DE M :::::::: Et sur les cartes de Google Maps, tu ne vois pas les reliefs. Combien de fois je me retrouve en altitude alors que je croyais aller en plaine ! Combien de fois Google invente des routes alors que c’est un chemin de terre, que même les chevaux ne veulent pas y aller.

Du coup, mon arrivée en Ariège fut un peu mouvementée et j’ai tout de suite été dans le vif du sujet. Les chemins agricoles, les troupeaux, les bergeries, le brouillard, les fermes isolées qui n’ont jamais du voir une voiture, alors un camping-car, je te dis pas ! Si si, je me suis baladé dans de ces endroits ! Ça a du leur faire bizarre, moi aussi et heureusement qu’il à l’habitude du terrain mon pépère. En tout cas il est brave ! Pour en revenir à ce spot tant espéré, car quand tu roules des heures, que t’es fatigué et que t’as qu’une envie c’est de te coucher, ben la, le spot, tu te le mets sous le nez. Finalement je trouve un endroit, presque inespéré ! Comme à chaque fois quand tu arrives de nuit, c’est la surprise le matin.

Je ne suis pas déçu le matin au réveil en baissant le store, je découvre, en plus il fait beau. Des vaches sans cloches, tiens, c’est original, et agréable. Je sens que j’aime déjà cette région de part sa typologie. Après mes exercices matinaux, mes prières, mes connexions et invocations, les quelques regards écarquillés des locaux me voyant ainsi procéder, une tasse de café et j’enfourche le vélo. J’ai cette sale manie, lorsque je suis à quelque part, il faut que j’explore, un peu, beaucoup, passionnément. C’est comme ça, ça me prend tout le temps.

Après quelques prises de températures, je me dis que j’ai besoin de passer un peu de temps seul, lire, écrire, me poser. Je repère sur la carte un plan d’eau (que je croyais en plaine) sale manie d’imaginer ce qu’il n’y a pas lieu et d’apprendre à laisser la découverte la ou elle est, dans l’instant présent. Que d’apprentissages !

Lorsque je suis parti du Salagou, Steph m’a dit d’aller au marché de St-Girons pour faire des contacts, que je ne devrais pas avoir de peine à avoir des informations. Je décide de procéder comme ça, les réseaux sociaux c’est bien mais ça ne fait pas tout. Je voulais donc passer quelques jours seul, enfin c’est ce que je croyais…. Arrivé au bord de ce plan d’eau, le premier truc que je remarque en arrivant est le vieux bus Wv sur le bord, puis un et deux camping-car, sans doute des récalcitrants de l’été. (Faux que je relise les accords Toltèques)

Encore une fois, je vais explorer. Je veux aller faire le tour du lac, je passe par un chemin qui y mène. Tiens il y a du monde autour d’un feu, je ne veux pas aller vers eux, j’ai dit seul, un moment ! Oui mais un grand mec barbu et cheveux long me fait signe de venir. Il me prend dans ses bras, me fait un câlin de bienvenu et je serai accueilli à coup de câlins, sourires… Ça fait bizarre et du bien d’être ainsi accueilli ! Il y a des musicos, des voyageurs, voyageuses, nomades de tous bords. Les énergies sont bonnes et détendues, bon d’accord, je reste. Ils se sont regroupés pour la pleine lune et une réunion Rainbow Familiy.

Les Rainbows sont de regroupement de personnes qui se mettent en lien autour de l’amour, la bienveillance, le partage, la simplicité et la paix. Généralement durant 30 jours de la nouvelle lune à la nouvelle lune. Il en existe dans le monde entier, des permanentes et des spontanées, des organisées, tout se fait pratiquement du bouche à oreilles. Le principe est le partage, la discussion autour de sujet comme l’écologie, le développement personnel, l’échange de soins, de techniques, la paix, le rejet des dictas de la consommation, etc.

Ces regroupements se veulent généralement sans drogues ni alcool, en tout cas pour les puristes. Les repas sont partagés et chacun apporte quelque chose à l’ensemble. Beaucoup de musique, chacun est libre de s’exprimer devant le groupe et celui-ci écoute. C’est une grande famille et un grand mouvement. Je n’ai pas eu l’occasion de participer mais c’est une expérience que j’ai envie de vivre. Bien sûr comme dans tout et partout il doit aussi y avoir des dérives et rien n’est jamais absolument parfait.

Que de couleurs différentes rencontrées durant ce voyage

Les apprentis sâges

Le feu brûlera toute la semaine. Comme les choses ne se passent jamais comme prévu mais mieux, je serai en lien avec mes frères et sœurs humains, ma famille. Ils et elles sont celles et ceux ayant choisis le langage du cœur, de l’honnêteté, de la vérité et je ferai de multiples rencontres. Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas fait de photos de tous ces instants, les échanges ayant été intenses, profonds, bousculants, tout comme cette période que nous vivons, tous.

Je rencontre Charlotte et Cédric avec leur petit de 3 ans et demi. Ils ont tout quitté et vivaient déjà très modestement en choisissant de passer du temps avec leur fils au détriment du stress de la vie « normale ». C’est un peu la galère en ce moment, le camping-car prend l’eau, les sous manque un peu mais la confiance est là. C’est incroyable les miroirs qui me sont offerts ainsi que les expériences qui me sont offertes. Ils se sépareront durant la semaine. Cédric doit partir et il est déboussolé, l’hiver approche, et Decathlon ne vend pas de tente en automne. J’essaierai de les accompagner en leur offrant du soutien, de l’écoute. Depuis mon départ vendredi, je ne sais pas ce qu’il en est. Bien que ce soit difficile, je me sens honoré d’avoir pu être là.

Quelle reconnaissance que d’avoir vécu une séparation tellement difficile que maintenant je suis capable de trouver les mots et d’offrir soutient dans une situation si délicate.

Je rencontre Jérémy, sa femme Manu, ses enfants de 4 ans et de 8 mois. Amis de Charlotte et Cédric, ils voyagent ensemble depuis 2 mois, date à laquelle ils ont rendus les clés de leur logement Niçois. Ils ont également quitté job et vie pépère, confortable mais qui ne faisait plus sens. C’est fou, tout ces gens qui prennent la route, qui partent en quête, recherchent une nouvelle connexion, une nouvelle identité, de nouvelles valeurs. Je me dis que je vibre ça, tant par les rencontres que les expériences, bien sûr, on attire à soi ce dont on a besoin. La personne qui débarque dans ta vie est la bonne personne. Tout est juste.

Je ferai la rencontre de Laura qui vit sous tente et voyage depuis un moment sur l’Europe, elle va chercher un Woofing pour passer l’hiver au chaud. Elle est courageuse, il fait bien froid et c’est humide en ce moment. Elle préfère ça à la ville et à retourner dans sa vie d’avant. Elle n’a pas grand-chose de matériel mais le sourire. Son chien qui l’accompagne et la protège. Elle avait une entreprise, un copain mort dans un accident et le choc. Je crois que quand on a une vie à 100 à l’heure on se rend difficilement compte de la valeur de la vie, de la valeur du temps.

Je rencontre Igor, un musicos virtuose de la guitare qui nous fera voyager avec sa copine tout aussi exceptionnelle et à la voix d’une douceur dont on ne voudrait jamais que ça se termine. Plusieurs personnes viennent et repartent, jouant et discutant.

Tous les jours dans la région il y a des marchés. Moi qui aime ça ! Je ferai celui de la Bastide de Sérou car celui de la veille au Maz-d’Azil fût avorté en raison de mon égarement dans les montagnes grâce à mon GPS qui me rend chèvre au pays des brebis !

Les rencontres sont faciles, les gens sont sympas, détendus et ouverts. J’obtiens des infos sur les éco-lieux du coin qui ne s’appellent pas vraiment éco-lieux Nous sommes en fin de saison, je sens les marchands un peu fatigués. Felix me dit que je peux passer dans sa ferme mais son attitude traduit l’inverse de son invitation. La région est riche de beaucoup de producteurs, bio, conventionnel, de toutes sortes, il y en a pour tous les goûts néanmoins c’est artisanal. Je prends beaucoup de plaisir dans ce petit marché à flâner, écouter et observer.

Vendredi je quitte le bord du plan d’eau pour me rendre à St-Girons. La vieille, Laurette que je connais via Facebook nous rejoint, elle se trouve dans la région en raison d’une formation à suivre. Elle vit dans sa voiture ayant aussi tout quitté. Toutes ces connexions se font simplement. Elle rencontre les amis au bord du feu, tout le monde à l’air de se connaître.

Arrivé à St-Giron, je fais une brève visite de la ville et repère le lieu du marché du lendemain. La ou je suis parqué, un camping-car est en face et j’échange avec la propriétaire. C’est le modèle sorti après le mien. Elle t’empeste car ils ont beaucoup de problèmes, ils en sont à leur début et ne comprennent pas tout. Eau, chauffage, robinets. Je lui explique que j’ai aussi connu des soucis de ce genre au début et que ce sont de bons véhicules. 5 km plus tard, un voyant s’allume sur le tableau de bord et mon camion perd de sa puissance, qui n’est déjà pas folichonne au départ. Il ne doit pas aimer les compliments, ou ils est susceptible comme le patron….

J’ai pris une route m’amenant dans la montagne avec l’intention d’aller me balader, la ville ça va pour le marché mais pas plus. J’ai gravi le col à 20 ou 30km/h, il tient le coup, moi aussi. Je trouve un autre plan d’eau au dessus de Bethmale, endroit complémentent magique avec les couleurs de l’automne. Je suis perturbé par cette panne, du coup je dois me centrer et revenir à ici et maintenant. Faut trouver une solution pour réparer, je fais une annonce sur les groupes pour avoir des pistes. Je monte au sommet du col et je passerai la nuit à 1300m. Tient, du brouillard, il ne m’a pas manqué lui ! J’ai du réseau pour appeler un garagiste qui me donnera rendez-vous lundi, non pas sans me faire comprendre que c’est exceptionnel vu son planning chargé. La suite dans un prochain article….

Marché de St-Girons

Mon intention avant d’y aller est que quelqu’un vienne à ma rencontre, sans autres précisions. Ouais, je sais, c’est peut-être bizarre mais je trouve ça fun et je suis joueur. Le marché est énorme, il y a de tout et c’est le paradis du flânage. Je trouverai enfin des poêles sans revêtement et j’ai bien failli acheter un hang, je serai plus raisonnable et j’achèterai ça, je ne sais pas comment ça s’appelle…Le stand musique est magnifique et le mec connaît bien le paléo ou il est venu 18 ans d’affilé. Changement d’ambiance, je papotte avec une maraîchère qui m’en dit plus sur la région, ici se sont installés dans les années 70, pleins de bobos hippies, fils et filles de familles bourgeoises. Quelques uns sont restés et d’autres n’ont pas supportés la vie rude de la campagne. Avant on me traitait de bouseuse et regarde autour de toi. Tous les jeunes ont des bottes aux pieds car depuis longtemps, l’Ariège est connue pour son altérnativité. (je sais ce mot n’existe pas, il vient d’être inventé)

Durant le marché, je rencontre Martins et Laura que j’ai vu au plan d’eau et j’irai boire un coup sur une terrasse avec Martins. C’est le gars qui m’a accueilli avec le câlin, je ne l’avais pas trop revu, il m’explique un peu sa vie de nomade. Sitôt qu’il part, un mec me demande s’il peut se poser à côté de moi. On se présente et on discutera 2 h. Un gars trop chouette. Thomas, mon âge, il vagabonde à pied et en tente. Il cherche à faire des rencontres au marché et me dit qu’il n’a pas osé aborder les gens. Il aimerait trouver un plan pour passer l’hiver au chaud et pas sous tente. Il peut toujours retourner chez sa mère en Normandie mais aimerait éviter. Je lui explique un peu mon parcours et moi non plus je n’ai pas fait de rencontres si ce n’est la maraîchère. Je lui dit qu’il peut tenter sa chance le lendemain. A la Bastide il y a une grande foire Bio à laquelle je me rends, je lui propose de venir avec moi et qu’il peut poser sa tente ou sont les copains.

On passe au plan d’eau dire bonjour aux copains et je me rappelle de cette affiche prise en photo au détour d’une rue! Thomas est motivé et l’on se rend dans cette fête à la ferme le soir. Apéro spectacle, je ne me rappelle pas la dernière fois ou je suis allé à quelque chose de public. Une soirée sympa et un spectacle super drôle. Les pieds dans la paille. Ça a sans doute fait du bien à Thomas de dormir dans un lit et à peu près au chaud mais néanmoins confortable. Le lendemain, on se rend à la foire, il repart avec quelques adresses, timides comme le temps. La période n’est pas tellement propice à l’accueil de woofers malheureusement. Au plaisir de recroiser ta route ami vagabond ! Moi je me rends à St-Girons ou j’ai n rendez-vous chez le docteur des camions…

Sur les photos, la foire Bio, du burlesque, le château de Foix ou je laisserais l’ami Thomas pour la suite de son périple et moi du mien.

A bientôt et n’hésitez pas à me laisser un commentaire, à aimer, partager ou autres! La bise

Texte et photos by Steve de Tripterrehappy – tous droits réservés

Publié par Steve Rosset

Humain debout et conscient, en quête de sens, d'autonomie et de cohérence. Le voyage intérieur qui se reflète à l'extérieur. Je suis passionné de cette période que nous vivons actuellement sur cette planète. Je désire à travers ce blog, partager des articles, des ressentis, laisser une trace de ce voyage entamé il y a plus d'un an. Passionné par l'humain, je souhaite également l'accompagner sur son chemin vers la liberté et l'autonomie telle quelle soit.

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